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Conçu avec comme objectif de venir en aide de manière concrète au peuple palestinien, le blog se verra ajouter des liens vers des associations humanitaires qui oeuvrent en faveur du peuple palestinien et spécialement de l'enfance palestinienne et de l'éducation et de la culture. J'espère que vous prendrez plaisir à lire les poèmes et que vous en profiterez pour découvrir les nombreux projets menés. Je recherche des poèmes écrits en français en relation avec la Palestine.

mercredi 7 septembre 2016

Les oiseaux dans le ciel de Gaza

Il n’y a pas d’oiseaux dans le ciel de Gaza, aucun vent ne porte les plumes de leurs ailes, aucune brise n’apporte la senteur des saisons. Les saisons : portes de sang à l’infini. A Gaza, l’air est lourd / triste / pollué / occupé. Les gens ne considèrent plus les corbeaux et les hiboux comme les oiseaux de malheur, les corbeaux noirs ont abandonné les cimes des cyprès et ont cessé de croasser, les hiboux ne trouvent plus dans les arbres assez d’obscurité pour s’y réfugier pendant le jour, les ailes des chauves-souris se sont déchirées à cause des débris d’explosions. A toute heure, les avions bourdonnent dan l’espace, filment ce qui se passe sur le sol, enregistrent les mouvements des gens, même dans leurs chambres à coucher, sur les pauvres tables des déjeuners. A Gaza, la situation annonce une nudité forcée, sans honte ni scandale, sinon celle des Israéliens, à chaque instant, tous les jours, il n’y a de présence que pour les hurlements des Apache, des F16 et des Cobra, s’il y a lieu.
Dans les airs, la mort guette les gens, les bêtes, les oiseaux, les maisons, l’asphalte des rues qui ne sont plus goudronnées. Le gibier c’est un enfant / un homme / une femme / une ruelle qui dort sur sa faim, ses blessures et ses morts. L’assassinat à Gaza est devenu un rite quotidiennement renouvelé qui dispensons son éclat, l’assassiné / le martyr ferme ses paupières dans un repos éternel sans se demander si ses membres se sont dispersés ou ont éclaté.
La situation à Gaza c’est le siège.
La situation c’est la mort et les questions à propos d’une patrie.
La situation à Gaza c’est la recherche d’une fleur dans les méandres des cauchemars, un archet et un rebab qui laissent fuser un air fissuré sur une corde cassée / fixée.

Gharib Asqalani

« Archet de rebab sur corde cassée ».
(le rebab est un instrument de musique à cordes frottées)

Texte traduit de l’arabe par Rania Samara.
Source : « Palestine. Rien ne nous manque ici. »
Revue ah ! éditions cercle d’art. Octobre 2008

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