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Conçu avec comme objectif de venir en aide de manière concrète au peuple palestinien, le blog se verra ajouter des liens vers des associations humanitaires qui oeuvrent en faveur du peuple palestinien et spécialement de l'enfance palestinienne et de l'éducation et de la culture. J'espère que vous prendrez plaisir à lire les poèmes et que vous en profiterez pour découvrir les nombreux projets menés. Je recherche des poèmes écrits en français en relation avec la Palestine.

dimanche 18 novembre 2012

Livret de Famille (à tous les martyrs palestiniens)

Nom ?
- Palestinien  je suis
Omar ou Ali
Je ne sais plus
Mon nom est blessé
Et mon identité écartelée
Mon nom est emballé
Ficelé et mis en consigne
Mais il pèsera si lourd
Qu’il explosera de mille feux
Et sa lumière étincelante
Illuminera le monde
J’ai accepté mon nom et j’ai refusé
Coup de poing … Aaaah !
Le sang gicle sur le mur
Le rouge épouse la terre
Et ils enfantent le vert
Ne pas tomber ne pas faiblir
Rester debout tel le dattier
Et regarder l’oasis.
- Adresse ?
- Les loups m’ont ravi ma maison
Mon jardin, mon champ, mon horizon
Je m’éteins dans les camps
Aux yeux d’insomnie
Je me déchire dans les bidonvilles
Nauséabonds
Je meurs sur les nattes pourries
Sous le zinc nu
J’attends le soleil toute la nuit
Et je fonds sous la nue
Je porte dans mon cœur
Notre maison et notre verger
Où mes oiseaux gazouillent
Et mon soleil luit
J’ai erré et j’ai refusé
Matraque salée…Aaaah !
Le corps gît par terre
Le rouge épouse la terre
Et ils enfantent le vert
Ne pas tomber ne pas faiblir
Rester fier tel le cèdre
Et regarder la montagne.
- Date de naissance ?
- La nuit était aveugle
Et le peuple sourd-muet
Les aigles ont déserté les crêtes
Les loups se sont habillés
De bombes et de barbelés
Mon peuple fut trahi, détenu
Expatrié, bâillonné, exterminé
Je suis né en cette nuit
Ô indignation du calendrier !
J’ai survécu et j’ai refusé
Décharge électrique … Aaaah !
Le corps se raidit
Le rouge épouse la terre
Et ils enfantent le vert
Ne pas tomber ne pas faiblir
Rester vivant tel le palmier
Et regarder la vallée.
- Profession du père ?
- Il était amoureux de la terre
Du ciel, du soleil, de la mer
Il labourait, semait, irriguait
Fauchait, moissonnait, labourait
Il riait, chantait et dansait
Il était simple, humble, bon
Beau, fort, digne et vivant
Une nuit
Les loups ont attaqué notre maison
Et ont clôturé notre verger
Il a pris sa fourche et s’est battu
Il a résisté toute la nuit
A l’aube, ils l’ont achevé
Je l’ai vu mourir et j’ai refusé
Tête enfoncée dans un seau d’urine … Aaaah !
Le rouge épouse la terre
Et ils enfantent le vert
Ne pas tomber ne pas faiblir
Rester grand tel l’amandier
Et regarder le verger.
- Profession de la mère ?
- Elle ne travaillait pas
Elle trimait
Elle tissait les étoiles
Et tricotait l’attente
Elle enfantait, allaitait, berçait
Couvait, chérissait, se taisait
Elle veillait, endurait, résistait
Rêvait, croyait et attendait
Je l’ai aimée et j’ai refusé
Bouteille de Coca-Cola … Aaaah !
Le corps se déchire
Le rouge épouse la terre
Et ils enfantent le vert
Ne pas tomber ne pas faiblir
Rester vivant tel l’oranger
Et regarder l’horizon.
- Ton rêve ?
- Je me suis fait un jardin
Dans les yeux des enfants
Je me suis fait un nid
Dans le cœur des opprimés
Je ne veux plus qu’il fasse nuit
Dans la tête des expatriés
Je ne veux plus qu’il pleuve
Dans les yeux des affamés
Je ne veux plus que les nains
Vendent le peuple aux congrès
Je ne veux plus que les Speakerines
Annoncent notre génocide en souriant
Que notre étoile étincelle
Et que notre soleil luise
Que notre soleil luise !
Coup de révolver … Aaaah !
Le corps se refroidit
Le rouge épouse la terre
Et ils enfantent le vert
Ne pas tomber ne pas faiblir
Rester éternel tel l’olivier
Et revendiquer la vie.

Poème de Mostafa Houmir

DELIVRE-NOUS DU MAL !

O Dieu de tous les hommes
n'entends-tu pas ces voix qui tonnent
ne vois-tu pas ces peuples en marche
qui pacifiquement, humainement,
refusent cette sanglante démarche,
cette volonté farouche née du fonds des âges,
de jeter aux vents de l'oubli,
de détruire et annihiler toute vie
sur cette terre sacrée,
cette terre que tu nous as confiée.
O Dieu de tous les hommes,
Délivre nous du mal !

Regarde, autour de nous
ce monde à moitié fou
ces hommes immondes
cette terre nauséabonde.
Entends-tu ?
les cris étouffés des monstres d'acier,
dressés sur leurs chenilles d'un air altier
et qui trépignent d'impatience
dans une indécente jouissance.
Vois-tu ?
le sourire béat de ces soldats
cette joie dont ils ne se cachent pas
ces escadrons de la mort
qui piétinent sans remords, tous ces corps !

O Dieu de tous les hommes,
Délivre-nous du mal !

Regarde !
les visages et les corps de nos enfants
qui ne sont plus que bouillie de chair et de sang,
ces visages qui ne ressemblent plus à des enfants,
figés dans l'horreur, la peur et la nuit des temps.
Aide-nous !
à combatttre ce mal, emporte dans les ténèbres
ces hommes et leur marche funèbre
donne-nous la force de l'amour
pour combattre sans haine, sans détour,
les anges de la mort, tous ces vautours
Pourquoi ?
ce peuple doit-il souffrir à l'infini,
de quoi devrait-il être puni,
ne les laisse pas tomber,
ils ont besoin de toi et  le droit d'exister

O Dieu de tous les hommes,
Délivre-nous du mal,
  
Pourquoi,
laisses-tu toutes ces humiliations,
pourquoi le coeur des hommes est il si aride,
pourquoi ce besoin d'autodestruction,
pourquoi toute cette systématisation,
pourquoi n'écoute-tu pas mes prières,
pourquoi certains sont condamnés au martyr éternel,
ou est ta justice, ou est ta clémence,
écoute les voix de l'innocence,
recueille leurs derniers soupirs,
unis partout les hommes de bonne volonté,
tous ceux qui croient en l'avenir
tous ceux qui dans chaque pays ne sont que compassion,
tous ceux qui ont encore quelques illusions 
donne-nous les clés du bonheur et de l'honneur.

O Dieu de tous les hommes,
Délivre-nous du mal  !

FATIMA
(17 Novembre 2012)
@tous droits réservés 

poème de Fatima Martine Louardi

Petite écolière palestinienne (à tous les martyrs palestiniens)

Je t'ai vue à la télé
Et j'ai perdu toute envie
Envie de manger,envie de boire
Envie d'espérer,envie de croire
Envie de sourire,envie de rire
Envie de respirer,envie de vivre
Tu cours comme une folle
Les yeux hagards
Tu cours au hasard
Garée,perdue dans la foule
Emportée par la fumée et la houle
Dis-moi,petite fille
Qui a allumé l'apocalypse?
Les obus,les bombardements
Les cris,,les hurlements
La souffrance,le déchirement
L'errance,l'affolement
La peine,les gémissements
Le feu,le sang
La poussière,l'aveuglement
La mort!
Tu cours,petite fille
Dévorée par la ville
Ville en flammes,ville en cendres
Ville en deuil,ville en cadavres
Ville en linceul,ville en désespoir
Ville hôpital,ville cimetière
Ville ambulance,ville barrières
Ville barbelés,ville fils de fer
Ville désert,ville enfer
Ville cercueil,ville tombeau
Ville misère,ville corbeau
Ville ténèbres,ville sarcophage
Ville asphyxie,ville mirage
Ville génocide,ville macabre
Ville folie,ville peur
Ville panique,ville terreur
Dis-moi,petite écolière
Comment le jour devient-il nuit?
Non, la cloche n'a pas sonné
Le cours d'arabe n'est pas fini
Le tableau n'est pas effacé
C'est la sirène d'alarme qui a retenti
Ce sont les obus qui ont rugi
Ce sont les balles qui ont sifflé
Ce sont les bombes qui ont grondé
Ce sont les chacals qui ont hurlé
C'est la mort qui a frappé
C'est l'enfer qui est allumé
Il faut fuir,se cacher
Chercher un abri
Un espoir de survie
Dis-moi,petite fille
Pourquoi cours-tu ainsi?
Peux-tu voler
Survoler cette ville noire
Trouver refuge dans les nuages
Et ne plus avoir peur?
Dis-moi,petite fille
Peux-tu prendre un train
Un bateau,un avion
Un vélo,un camion
Et fuir cet enfer
Aller loin,aller ailleurs
Te réveiller enfin de ce cauchemar?
Dis-moi,petite fille
Peux-tu fermer les yeux
Et rêver d'une vie autre
D'un autre rêve
D'une colombe,d'une oasis
D'un jardin édénique
D'un enfant du paradis
Qui viendra déposer sur ta joue
Un baiser angélique
Qui te prendra par la main
Et te guidera vers demain?
Dis-moi,petite fille
Trouveras-tu encore ta maison à sa place
Ou le cratère d'un obus à sa place?
Trouveras-tu ta mère dans sa cuisine
Ton père rentrant de son usine
Ta grand-mère donnant une sardine
Au chat de la voisine
Ton grand-père jouant aux dames
Avec les vieux du quartier
Ton petit frère jouant à la guerre
Dans la boue et la poussière
Du bidonville?
Dis-moi,petite fille
Trouveras-tu encore ta chambre
Ta poupée
Ton oiseau
Tes jouets
Et l'olivier du verger?
Ou de la fumée noire
Le spectre de la mort
La désolation de la guerre
Et la haine des hommes?
Dis-moi,petite fille
Arriveras-tu chez toi cette fois
Ou trouveras-tu la mort
Au coin de la rue?
Dis-moi,petite fille
As-tu envie de rester en vie
Après tout ce que tu as vu
Juste le temps de devenir mère
Et offrir à ta terre
Un enfant qui la libère?
Dis-moi,petite fille
As-tu peur de mourir?
Non,tu ne mourras pas ce matin
Ni ce soir,ni cette nuit,ni demain
Tu ne mourras point!
Tu es la Palestine de demain
Donne-moi ta main
N'aie pas peur,petite écolière
N'aie pas peur,petite sœur
Tu es plus forte que la mort
Plus puissante que la guerre
Plus patiente que la terre
Plus légère que l'air
Tu es la vie!
Cours,cours
Petite fille!
Tant que battra ton cœur
Palestine vivra
Palestine sera!
...

Poème de Mostafa Houmir

vendredi 16 novembre 2012

Cauchemar


Je vous maudis !
La tête entre les mains,
le coeur au bord des lèvres,
le corps en fièvre,
l'esprit en déroute et en feu
implorant vainement Dieu
la colère et la rage,
devant de tels outrages.
La haine et l'incompréhension
la pitié  et l'émotion,
la tristesse et l'horreur.
Le dégoût et la peur
tremblante et frissonnante
J'attends qu'un nouveau jour se lève
sur un monde nouveau,
qu'une nouvelle menace se révèle
que le monde se réveille.

J'attends encore jusqu'à demain
que les bombes aient frayé leur chemin,
que le ballet infernal de ces engins
crachent de leurs gueules béantes
toutes les flammes de l'enfer
pour se pourlécher des corps offerts
de toutes ces victimes innocentes.
Entendez les cris déchirants
et les pleurs de ces enfants
qui cherchent fébrilement,
en hurlant,un abri précaire,
pour échapper aux monstres de fer.
De la Lybie à la Syrie,
ce sont les mêmes cris,
les mêmes plaintes qui se perdent
et se confondent pèle-mèle
avec les voix de la Palestine.

J'attends encore jusqu'à demain
qu'un nouveau jour se lève
sur une sinistre vision
d'une ville sans horizon.
Sur des corps calcinés, torturés
démembrés, décomposés.
Offrir mon regard de voyeur
sur l'étendue de cette horreur.
Le sang se mêle aux cendres
les flammes lèchent encore ici et là
quelques malheureux corps. 
Les cavaliers de l'apocalypse
sont enfin partis, repus,
ivres de leur victoire,  
J'attends jusqu'à demain
qu'un nouveau jour se lève
pour sortir du cauchemar.

Je vous maudis,
je vous le dis et redis,
nobles seigneurs,
présidents sans honneur
ni vos joyaux ni vos actes de contritions
ne pourront vous sauver, pas d'absolution.
Vous vous êtes damnés pour l'éternité
vous retrouverez ceux que vous avez condamné,
ces enfants mutilés, ces hommes assassinés.
Votre rang, votre prestigieuse ascendance
rien ne pourra annuler la sentence,
rien ne sauvera votre existence. 

Quant à nous, les survivants des vivants,
ne restons pas là, indifférents,
nous devons nous révolter,
crier haut et fort notre réprobation,
imposer notre droit de dire NON CA SUFFIT !
n'attendons pas que le voisin réagisse à notre place,
regardez autour de nous ce monde de glace,
qui grince sur ses deux pôles,
prêt à imploser de toutes parts.
Ne passons pas à côté de notre histoire,
nous avons le devoir d'ingérence,
ne basculons pas dans l'indifférence,
redonnons à ceux qui attendent l'espoir.P

Par pitié, ne laissons personne au bord du chemin,
rappelons-nous que ce sont aussi des êtres humains !
et notre tour, si c'était demain !

FATIMA
(16 Novembre 2012)
@tous droits réservés
photo "le feu de la paix"

lundi 5 décembre 2011

Il y a des murs

Il y a des murs
Il y a des murs que l’on démonte
Des murs gris comme la honte
Des murs qui étouffent les cris
Des murs de l’ennui.
Des murs de béton qui tombent
Dans le silence des tombes
Ou qui éclatent dans le fracas des bombes.

Des murs qui se fissurent quand on est dos au mur
Et sous l’éclat des balles.
Des murs froids comme des pierres tombales.

Des murs où l’on piétine, des murailles de chine
Des murs sans failles des murs sans entrailles
Des murs qui n’ont que le courage d’être des murs
Des murs de graffitis, des murs de « no future ».

Des murs qui n’ont choisi ni leurs briques
Ni leur ciment, ni leur camps d’enfermement.
Des murs sans oreilles.
Des murs où courent les treilles de raisins mûrs
Des murs d’ici ou d’ailleurs
Des murs porteurs.
Porteurs de messages que l’on glisse
Dans les trous des murs,
Heureux de parler à dieu qui s’en émeut.

Des murs où l’on se dit adieu.
Cœurs des murs que l’on couvre de tags
Guten tag,
Et de paroles fortes.
Des murs sans porte,
Des murs, il faut que je sorte.
Des murs où l’on entend
Le murmure de ceux que l’on emmure.

Comme ta peau est douce de l’autre côté.
Comme tes yeux sont loin de m’imaginer.
Ton image s’efface…..
Trop de barbelés.
Je n’ai plus ni mémoire,
Ni regret.

Il y a des murs comme des sépultures
Des murs construits pour cacher nos blessures
Des murs de pierre des murs de chair
Abattre un mur c’est un peu comme faire
Reculer l’enfer.


Yasmina Nour 2008