Voilà exactement neuf ans que le poète Palestinien Mahmoud Darwich nous a quittés, le 9 août 2008. Je vous propose ces modestes vers en guise d'hommage posthume à ce grand poète contemporain qui a révolutionné la poésie arabe moderne, qui a chanté la paix, la liberté et l'indépendance, qui était la voix de la lutte et de la résistance Palestinienne, qui a donné toute sa vie à la cause juste et légitime d'un peuple qui ne réclame que son droit à la vie!
Voilà neuf ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Lui qui a sursauté
A chaque détonation
A chaque bombardement
A chaque déportation
A chaque obus
A chaque abus
A chaque tuerie
A chaque félonie
A chaque viol de la vie
Ton cœur n'a jamais cessé de battre
Tu n'as jamais cessé de te battre
Jusqu'au dernier acte
De ta tragédie
De ton épopée
Et ton peuple est toujours spolié!
Voilà neuf ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Devenu si frêle
Vulnérable et fragile
Par tout ce qu'il a enduré
Tout ce qui l'a chagriné
Tout ce qui l'a envenimé
Tout ce qui l'a contaminé
Durant toute une vie minée
Clôturée, encerclée, asphyxiée
Brûlée, exilée, déracinée
Tu n'as jamais cessé d'espérer
Et ta terre est toujours occupée!
Voilà neuf ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Toi qui as soulevé des émeutes
Allumé le flambeau de la lutte
Brandi l'oriflamme de la révolte
Serré le poing de la colère
Toi qui as fait pleurer les rivières
Qui as arraché des soupirs aux pierres
Qui as fait écumer la mer
Qui as glorifié la mère
Qui as verdi le désert
Qui as ébranlé la terre
Avec tes mots réfractaires
Avec tes vers révolutionnaires
La sédition de tes rimes
La rébellion de tes poèmes
Qui aspirent à la cime
Tu n'as jamais cessé d'aimer
Et ton peuple est toujours opprimé!
Voilà neuf ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Toi qui n'as jamais cessé de combattre
Les ogres de la nuit
Les geôliers de la liberté
Les tortionnaires de la paix
Les violeurs de la vérité
Les égorgeurs d'oliviers
Les destructeurs de la cité
Les bâtisseurs des murs
Les allumeurs de l'enfer
Les affameurs d'enfants
Les tueurs d'innocents
Les ravisseurs de l'horizon
Les ennemis de la vie
Tu as fait de ta vie
Une lutte acharnée
Pour la paix et la liberté
Pour la justice et la dignité
Tu n'as jamais cessé de militer
Et tes oliviers sont toujours mutilés!
Voilà neuf ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Mais son battement incessant
Résonnera éternellement
Dans le cœur des hommes
Chaque fois qu'un vieil homme
Arrête un tank avec une fleur
Chaque fois qu'une petite fille
Défie un soldat armé
Avec un rameau d'olivier
Chaque fois qu'un petit enfant
Brave la machine de guerre
Avec des pierres
Chaque fois qu'un combattant martyr
Se languit du pain de sa mère
Et danse, rebelle et fier
Dans cette noce stellaire
Qui jamais ne se termine
La noce de Palestine
Chaque fois qu'un ange sans ailes
Reçoit une balle en pleine poitrine
Et s'envole vers le paradis
Pour sa patrie!
Voilà neuf ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Et tu resteras éternellement
Vivant
Dans le cœur des combattants
Poète de la révolution!
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