Bienvenue sur le blog

Conçu avec comme objectif de venir en aide de manière concrète au peuple palestinien, le blog se verra ajouter des liens vers des associations humanitaires qui oeuvrent en faveur du peuple palestinien et spécialement de l'enfance palestinienne et de l'éducation et de la culture. J'espère que vous prendrez plaisir à lire les poèmes et que vous en profiterez pour découvrir les nombreux projets menés. Je recherche des poèmes écrits en français en relation avec la Palestine.

lundi 14 août 2017

Un jour, je serai ce que je veux

Un jour je serai ce que je veux.



Un jour je serai une idée qu’aucun glaive ne porteA la terre désolée, aucun livre …
Une idée pareille à la pluie sur une montagne
Fendue par la pousse d’un brin d’herbe.
Et la force n’aura pas gagné,
Ni la justice fugitive.

Un jour je serai ce que je veux.

Un jour je serai oiseau et, de mon néant,
Je puiserai mon existence. Chaque fois que mes ailes se consument,
Je me rapproche de la vérité et je renais des cendres.
Je suis le dialogue des rêveurs.
J’ai renoncé à mon corps et à mon âme
Pour accomplir mon premier voyage au sens,
Mais il me consuma et disparut.
Je suis l’absence. Je suis le céleste
Pourchassé.

Un jour je serai ce que je veux.

Un jour je serais poète
Et l’eau se soumettra à ma clairvoyance.
Métaphore de la métaphore que ma langue
Car je ne dis ni n’indique
Un lieu. Et le lieu est mon péché et mon alibi.
Je suis de là-bas.
Mon ici bondit de mes pas vers mon imagination …
Je suis qui je fus, qui je serai
Et l’espace infini me façonne, puis me tue. 

(Mahmoud Darwich)


(Extraits du poème Murale- Actes Sud, 2003, traduit de l’arabe par Elias Sanbar)

Voilà neuf ans (Hommage posthume à Mahmoud Darwich)

Voilà exactement neuf ans que le poète Palestinien Mahmoud Darwich nous a quittés, le 9 août 2008. Je vous propose ces modestes vers en guise d'hommage posthume à ce grand poète contemporain qui a révolutionné la poésie arabe moderne, qui a chanté la paix, la liberté et l'indépendance, qui était la voix de la lutte et de la résistance Palestinienne, qui a donné toute sa vie à la cause juste et légitime d'un peuple qui ne réclame que son droit à la vie! 


Voilà neuf ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Lui qui a sursauté
A chaque détonation
A chaque bombardement
A chaque déportation
A chaque obus
A chaque abus
A chaque tuerie
A chaque félonie
A chaque viol de la vie
Ton cœur n'a jamais cessé de battre
Tu n'as jamais cessé de te battre
Jusqu'au dernier acte
De ta tragédie
De ton épopée
Et ton peuple est toujours spolié!

Voilà neuf ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Devenu si frêle
Vulnérable et fragile
Par tout ce qu'il a enduré
Tout ce qui l'a chagriné
Tout ce qui l'a envenimé
Tout ce qui l'a contaminé
Durant toute une vie minée
Clôturée, encerclée, asphyxiée
Brûlée, exilée, déracinée
Tu n'as jamais cessé d'espérer
Et ta terre est toujours occupée!

Voilà neuf ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Toi qui as soulevé des émeutes
Allumé le flambeau de la lutte
Brandi l'oriflamme de la révolte
Serré le poing de la colère
Toi qui as fait pleurer les rivières
Qui as arraché des soupirs aux pierres
Qui as fait écumer la mer
Qui as glorifié la mère
Qui as verdi le désert
Qui as ébranlé la terre
Avec tes mots réfractaires
Avec tes vers révolutionnaires
La sédition de tes rimes
La rébellion de tes poèmes
Qui aspirent à la cime
Tu n'as jamais cessé d'aimer
Et ton peuple est toujours opprimé!

Voilà neuf ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Toi qui n'as jamais cessé de combattre
Les ogres de la nuit
Les geôliers de la liberté
Les tortionnaires de la paix
Les violeurs de la vérité
Les égorgeurs d'oliviers
Les destructeurs de la cité
Les bâtisseurs des murs
Les allumeurs de l'enfer
Les affameurs d'enfants
Les tueurs d'innocents
Les ravisseurs de l'horizon
Les ennemis de la vie
Tu as fait de ta vie
Une lutte acharnée
Pour la paix et la liberté
Pour la justice et la dignité
Tu n'as jamais cessé de militer
Et tes oliviers sont toujours mutilés!

Voilà neuf ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Mais son battement incessant
Résonnera éternellement
Dans le cœur des hommes
Chaque fois qu'un vieil homme
Arrête un tank avec une fleur
Chaque fois qu'une petite fille
Défie un soldat armé
Avec un rameau d'olivier
Chaque fois qu'un petit enfant
Brave la machine de guerre
Avec des pierres
Chaque fois qu'un combattant martyr
Se languit du pain de sa mère
Et danse, rebelle et fier
Dans cette noce stellaire
Qui jamais ne se termine
La noce de Palestine
Chaque fois qu'un ange sans ailes
Reçoit une balle en pleine poitrine
Et s'envole vers le paradis 
Pour sa patrie!

Voilà neuf ans
Que ton cœur de poète
A cessé de battre
Et tu resteras éternellement 
Vivant
Dans le cœur des combattants
Poète de la révolution!





















































dimanche 13 août 2017

The World Narrowed


The World Narrowed

The world narrowed to a single point.
The war, the wars, a single point.
The Iraq Palestine Gaza sexism occupation
all that blurred to nothing.
“My back is broken.” The last words Rachel Corrie ever said.
I dropped my phone
took her head in my hands to stabilize her spine.
Nearby the bulldozers and tanks were driving.
The land scraped clean of homes,
a steel wall instead.
The world, my world, narrowed to just four people.
I held Rachel’s head.
On her right and left Greg and Will knelt beside her,
three friends told her we loved her
how awesome she was
she was going to be ok.
I observed the thin skin around her eyes and ears blackening with blood
from the bleeding in her brain.
at that moment there were just four of us in the world,
and one was dying as we held her.
This is the detail in every statistic.
A world narrowed in.
People holding their loved ones
their soft flesh
the hard metals of war

From the words of my friend Alice Coy

Damascus Gate

Damascus Gate

I didn’t hear it in Jerusalem
at Damascus Gate
three bodies dropped a mile away
while we sat and ate
Falafel sandwiches in the heat,
before we walked to a house,
to see folk spat at
as the sun sank down.
Ramadan waited and soldiers fell in
mouths dripping
on the smooth yellow rock.
and as we walked Kate said
I’ll take the big one,
you take the little two.
And we stared at the whites of their eyes
and teeth. The brown of their shirts
and grey of their guns.
There are black mosques, green crescents,
Red kuffiyehs sprayed on every wall.
Red stands for liberation
for a brand new nation
filled with pilgrims and settlers.
And we passed through them: the soldiers
like ghosts, our tongues trapped,
our eyes holding on to souvenirs
pictures of the pope and jesus, T-shirts
that say “God Bless Israel.”
And around us just a market, flat breads
and pancakes stacked for sundown;
the excitement and hunger shaking
the thirst of the small dry places
through the old town.
The soldiers poured their bottles out
like rivers
And a small brown boy, taller than the wall,
threw a stone.
( Henry Bell ) 
damascusgateelqods_saeedqaq_apa




To Mohammed


To Mohammed

They arrested your brother today,
your youngest brother.
I remember you telling me
how the doctors come and the interrogators come
and they are all the same people
making sure not to break your body, but to bend it just enough.
You snapped a fag and poured the tobacco out on the table,
as you said it. Just three of us in the Calton Bar after Hogmanay.
We’d walked up the Gallowgate and I was cold
and struggling through a hangover. How to write
when I think of you in a cell since easter,
or drinking Buckfast in Palestine, laughing at my haircut.
You said everyone must resist in their own way
‘We cannot all be artists, we cannot all be fighters,
but the man that sweeps the street, he is resisting too.’
And the man who sits in prison.

 ( Henry Bell )
 Henry Bell is a writer and editor living in Glasgow. His work has been published and produced in various places including Gutter Magazine, and at the Oran Mor. He is the editor of two anthologies: Tip Tap Flat, and A Bird is Not a Stone - an Anthology of Contemporary Palestinian Poetry. Twitter: @henbell